Menu
Libération

Visite «historique» du président turc en Arménie

Article réservé aux abonnés
Abdullah Gül se rendra samedi à Erevan pour assister au match de football Arménie-Turquie. C'est le premier chef d'Etat turc à se rendre en Arménie depuis l'indépendance du pays en 1991.
par Marc Semo
publié le 4 septembre 2008 à 7h00

C’est une visite historique, même si elle ne durera que quelques heures. Le président Abdullah Gül sera le premier chef d’Etat turc à se rendre en Arménie à l’invitation de son homologue Serge Sirkassian pour assister samedi au match de football Arménie-Turquie de qualification pour le mondial 2010.

On avait déjà vu, avec la «diplomatie du ping-pong» dans les années 70 entre les Etats-Unis et la Chine Populaire, que le sport peu servir à renouer des relations. C’est un nouvel exemple. «

Une visite réalisée dans le cadre ce match est considérée comme pouvant créer un nouveau climat d’amitié dans la région

», explique un communiqué de la présidence turque.

Les deux pays n’ont pas de relations diplomatiques, même si la Turquie a reconnu cette ancienne république soviétique devenue indépendante en 1991. En outre, la Turquie a fermé sa frontière avec ce pays en 1993 sur fond de crise dans le Haut-Karabagh, enclave arménienne en Azerbaidjan qui avait pris les armes au début des années 90 et s’était rattachée à la mère patrie.

Mais le contentieux le plus lourd reste la question de l’extermination des Arméniens de l’empire ottoman, entre 1915 et 1917. Pour la quasi-totalité des historiens, comme pour les autorités arméniennes, il ne fait guère de doute que ces massacres de masse et ces déportations qui ont fait un million et demi de morts, constituent bien un génocide, le premier du XXe siècle. A l’opposé, les autorités turques reconnaissant au plus 500 000 morts et récusent ce