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Front national

Steve Bannon, ancien conseiller de Trump, au congrès du FN

Steve Bannon, parrainé pendant des années par la richissime et très influente famille Mercer, photographié le 5 décembre 2017 à Fairhope, en Alabama (Photo JOE RAEDLE. AFP)
publié le 10 mars 2018 à 11h33

L'ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon, représentant de la droite américaine la plus dure, exposera aux militants du FN réunis en congrès samedi et dimanche que «la victoire est possible» et «comment s'y prendre», a déclaré Sébastien Chenu, porte-parole du Front national.

Tout en convenant qu'«il est dérangeant, probablement», Sébastien Chenu a souligné sur France Inter que «Steve Bannon, il incarne pour nous le rejet de l'establishment, de l'Union européenne, du système politico-médiatique, cette résistance que nous incarnons au politiquement correct, à la bien-pensance, cette chape de plomb qui tombe un peu plus chaque jour sur les Français». «Il a été aussi l'artisan d'une victoire, celle de Donald Trump, sur laquelle personne ne pariait et surtout pas je crois les médias européens ni les politiques européens, donc il va nous expliquer que la victoire est possible, comment on peut s'y prendre, et je trouve ça toujours intéressant d'écouter ceux qui ont gagné une élection», a souligné le député.

«Bienvenue à Steve Bannon qui vient s'adresser au FN demain à notre congrès et rencontrer Marine Le Pen. Les peuples se réveillent et reprennent leur destin en main», avait écrit hier Louis Aliot dans un tweet, aussitôt retweeté par Marine Le Pen. L'ancien conseiller stratégique de Trump «incarne le rejet de l'establishment, dont l'un des pires symboles est l'UE de Bruxelles. Il a compris comme Trump, Matteo Salvini (chef de la Ligue italienne, alliée du FN, NDLR), la volonté des peuples de reprendre leur destin», a ajouté le député des Pyrénées-orientales dans un autre tweet assorti d'une photo de lui serrant la main de Steve Bannon.

Ancien président du site d'extrême droite Breitbart News, Steve Bannon a connu au plus près l'ascension de Donald Trump. Il a dirigé sa campagne dans la dernière ligne droite puis a été son conseiller durant les sept premiers mois de sa présidence. Tombé en disgrâce, l'idéologue, qui a perdu son bureau à la Maison Blanche en août, a été contraint en janvier de quitter la direction de «Breitbart News».

Selon le New York Times, Steve Bannon est en tournée en Europe avec l'ambition de fonder une «infrastructure, mondialement, pour le mouvement populiste mondial».

En juillet 2016, il a qualifié l'ex députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen de «nouvelle étoile montante» de l'extrême droite. Cette dernière lui avait répondu en novembre de la même année qu'elle serait «contente» de travailler avec lui s'il venait en France.

Fin février, Louis Alliot a affirmé sur le site du mensuel l'Incorrect, fondé par des partisans de Marion Maréchal-Le Pen, l'avoir rencontré en décembre et partager avec lui plusieurs analyses, notamment sur les médias. «Leurs analyses sont les mêmes que les nôtres sur un grand nombre de thématiques. Notamment sur la nécessaire résistance médiatique à organiser partout, y compris chez nous en Europe et en France. Trump a réussi à gagner contre ce système médiatique. C'est là sa réussite extraordinaire», avait affirmé le dirigeant frontiste.