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Chez Pol

Robert Ménard vire un élu après des propos racistes sur Facebook

Dénonçant une «une saloperie qui [lui] donne envie de vomir», le maire de Béziers a exigé la démission d'un conseiller municipal ayant écrit que la députée LREM Laetitia Avia avait la même «couleur» qu'une «merde».
Robert Ménard, maire de Béziers, à l'ouverture de la «Convention de la droite», en 2019. (Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 19 mai 2020 à 19h31

Du côté de l’extrême droite, ces premiers jours de déconfinement sont l’occasion pour certains de retrouver un style, un phrasé, que d’autres auraient préféré oublier. Le grand gagnant du jour est un colistier de Robert Ménard, à Béziers.

Michel Bousquet – c'est son nom – n'a pas fait dans la demi-mesure en publiant sur Facebook, le 14 mai, un commentaire ouvertement raciste à l'adresse de la députée LREM Laetitia Avia, accusée par d'anciens collaborateurs de harcèlement moral et à l'origine d'une loi sur la haine en ligne. «Elle s'exprime comme une merde, dont elle a la couleur !», a écrit Michel Bousquet, comme l'a repéré Midi libre. Des propos ouvertement racistes diffusés sur sa page Facebook en accès public.

Puis le nouvel élu municipal de délirer sur le fait que Laetitia Avia soit ministre – ce qu'elle n'est pas. «Comment on peut foutre ça, ministre ? Mystère ! Qui a dit que l'égalité sera atteinte quand une incompétente occupera un poste à responsabilité ? C'est fait», a-t-il ajouté.

«Une saloperie qui me donne envie de vomir»

Action, réaction. «C'est une monstruosité, une saloperie qui me donne envie de vomir, nous rapporte Robert Ménard. J'ai pris connaissance de ses propos et, dans la seconde qui a suivi, j'ai exigé sa démission. Il me l'a donnée. Je refuse d'avoir ça à côté de moi.» Et le maire de Béziers d'assurer que Michel Bousquet ne siégera même pas lundi prochain, lors de l'installation du conseil municipal. Voilà un bon moyen de mettre fin à une carrière politique.

Les propos de Michel Bousquet interviennent dans un contexte particulier de déconfinement de la parole extrémiste. La semaine dernière, la fédération RN de la Manche avait ironisé sur la mort du président d'une association d'aide aux migrants. Ce week-end, c'était au tour d'un cadre du RN Val-de-Marne d'«espérer» que quelque chose soit arrivé au journaliste Patrick Cohen.