Article publié le vendredi 26 octobre 2007 republié à la demande d’un abonné
«Harry Potter et les Reliques de la mort» est sorti en France cette nuit à 0h01. C’est le septième et dernier tome de la série de J.K. Rowling. Les lecteurs vont enfin savoir qui meurt et qui ne meurt pas.
Magie contre Maggie
«Ce qu’il faut dire d’abord c’est que Harry Potter est profondément politique et qu’il parle de l’Angleterre d’aujourd’hui. En le lisant, on a le sentiment que J.K. Rowling considère, comme beaucoup d’Anglais cultivés, qu’il y a eu une vraie révolution thatchérienne, catastrophique, et que la seule possibilité désormais pour la culture est de survivre comme science occulte. Ce que dit J.K. Rowling c’est qu’à côté de la mondialisation il y a autre chose, la culture n’est pas impuissante. La vision que J.K. Rowling a de l’Angleterre est liée au moment élisabéthain , ce moment essentiel où la Renaissance européenne s’est manifestée dans le monde anglais. C’est l’époque où le système anglais prend sa forme définitive, l’époque, notamment, où les public schools et les universités d’Oxford et de Cambridge échappent à la mainmise de l’Eglise.
Or la Renaissance anglaise (comme l’a montré l’historienne Frances Yates) a lié ensemble les études classiques (le grec et le latin) et les sciences occultes (la magie blanche). Par ailleurs, cette époque est représentée par un personnage central, John Dee, qui était savant, alchimiste et philosophe et qui pensait que les sciences occultes devaient servir au bie