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Critique

Indiana, Américain dans tous ses états.

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ARTS. Nice consacre une rétrospective européenne à cette figure du pop'art dont l'oeuvre renvoie à l'évolution de son pays.
publié le 12 octobre 1998 à 13h46

Il a pris le nom de son pays à la manière d'un Claude Gellée devenu le Lorrain. Robert Clark, né à New Castle il y a juste soixante-dix ans, s'appelle donc aujourd'hui Indiana, comme son Etat de naissance. Même s'il prend soin d'omettre sa véritable identité dans l'«autochronologie» qu'il a rédigée, le choix de son pseudonyme n'est pas anodin dans sa carrière. Car, s'il fallait définir celle-ci de manière lapidaire, on pourrait la réduire à un jeu sur les mots. The Demuth American Dream - 5, exécuté en 1963, renvoie ainsi au peintre Charles Demuth et, à travers lui, au poète William Carlos Williams, qui rédigea un poème inspiré par le passage d'un camion de pompiers sur lequel le chiffre 5 était écrit sur fond rouge.

Singulier et universel. Nombreux sont les tableaux, mais aussi les sculptures, conçus à partir d'un calcul ou d'un système de citations et chargés de délivrer, sous une facture formelle apparemment simpliste, un message à tiroirs. Les quatre-vingt-dix oeuvres, couvrant trente ans de travail, qui forment la première rétrospective européenne d'Indiana mélangent ainsi une démarche personnelle, et presque marginale, à une déclaration permanente à la gloire du pop'art. Pas étonnant, alors, que l'artiste américain soit considéré comme le plus pop de sa génération, tout en maintenant une petite note originale qui empêche de le considérer comme le simple alter ego d'Andy Warhol, Jim Dine ou Tom Wesselmann, que le musée de Nice a précédemment exposés.

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