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Libération
Critique

Absolutely excentrique

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Mode. Au Printemps, une exposition manifeste sur l'apparence.
publié le 6 octobre 2000 à 5h06

Sous la haute direction de Florence Müller, experte en histoire du costume s'il en est, le magasin Printemps Haussmann accueille une exposition consacrée aux excentriques qui par son sous-titre annonce d'emblée sa couleur: un manifeste de l'apparence. Oscar Wilde en tête («on devrait tous être un peu invraisemblable»), Florence Müller explique: «Apparence de frivolité dans l'attitude vestimentaire, mais profondeur d'engagements courageux qui opposent aux idées reçues une identité originale.» La preuve en sept grottes qui, des Incroyables du Consulat jusqu'à Eliane Pine Carrington d'aujourd'hui (elle aussi assez «mé'veilleuse» en son genre), invitent à musarder aimablement entre culte hystérique de l'individualité (la Castiglione en reine d'Etrurie, la Warhol en fausse blonde, Quentin Crisp en folle au-delà de la furieuse) et excentricité de groupe (le dandy Jules Amédée Barbey d'Aurevilly et son idole, Brummel). Le rose étant la couleur shocking par excellence, une salle entière lui est dévolue avec un obligatoire hommage à Elsa Schiaparelli (manteau arlequin de sa garde robe personnelle) mais aussi à Barbara Cartland (reine mère du pink) ou à Eva et Adèle, deux Berlinoises chauves mais très maquillées, dont l'auto-portrait vidéo, Futuring, nous fait de l'oeil. On notera aussi, preuve de tact, un joli coup de chapeau à Jean-Rémy Daumas, couturier fantasque injustement passé aux oubliettes de la mode, et quelques créations de Thierry Mugler (notamment des modèles de sa sensat