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Interview

François Morellet «Un néon, c'est merveilleux»

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Arts. Une grande rétrospective de François Morellet à Paris:
publié le 22 décembre 2000 à 8h24

François Morellet n'avait pas eu d'importante rétrospective en France depuis celle de Beaubourg, en 1986. Celle-ci rassemble quelques quatre-vingts pièces, de ses tableaux géométriques de 1952, jusqu'à ses travaux récents ­ notamment l'oeuvre monumentale en tubes de néon rouge ¼ piquant de façade n°1, 1 = 45°, installée sur la façade du Jeu de Paume. Rythmé par les séries majeures de cet artiste, né en 1926 à Cholet, dans le Maine-et-Loire (où il vit encore), l'ensemble retrace la singularité d'une oeuvre animée par la géométrie,le néon et l'humour.

Qu'est-ce qui vous a conduit vers la géométrie?

J'étais très mauvais à l'école en mathématiques et en physique. Si je l'ai adoptée, c'est parce qu'en 1950, j'ai eu une illumination en découvrant l'oeuvre de Max Bill, avec ses tableaux géométriques très simples. J'ai pris goût à un ascétisme qui me poussait à tout justifier et donc, à faire la chasse à ce qui était subjectif pour le réduire à zéro. D'où mon attachement à l'art concret ­ dont j'ai toujours suivi les préceptes ­ et à cette idée que l'oeuvre doit être conçue avant d'être réalisée et qu'elle doit être réalisée d'une façon précise et neutre. C'est formidable, parce que ça enlève du panorama 90% de l'art contemporain qui, outre le plaisir que je peux prendre face aux oeuvres de mes confrères, accorde une grande place à la réalisation. Or, dans toutes les autres formes d'art, l'exécution est tout à fait autre chose. Il paraît que Ravel était un mauvais pianiste, mais on s'en fout. Et Le Corbusier ne devait pas gâcher b