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Libération
Critique

Documentaire. Le pop art avec du peps.

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publié le 18 avril 2001 à 0h31

Ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est que les pop-artistes sont âgés. «Pop» n'évoque-t-il pas le pet du bouchon de champagne? On se les imagine toujours jeunes, le nez dans la coke, bardés de Barbarellas ou de bergers amoureux, d'automobiles chromées, dans l'oeil rutilant d'une caméra fixant leur éternelle adolescence, mais ce n'est pas la réalité que Brigitte Cornand interroge. Né à la fin des années 50, le pop art a plus de quarante ans et les artistes ont souvent largement dépassé les soixante. Comme les vieux beats ­ les poètes de la Beat Generation, objets d'un film précédent de Brigitte Cornand ­, ce sont donc les survivants, James Rosenquist, Tom Wesselman ou Richard Hamilton, qui parlent aujourd'hui de ce qui s'est passé. Et c'est là toute la différence avec les habituelles émissions de télé sur l'art: soit l'exposition crue, au mot près; soit la chronologie livresque et les images fixes. Ici, au contraire, la galeriste Ileana Sonnabend (à l'époque associée avec Leo Castelli, elle balance «que Leo avait trop à faire» et que c'est elle qui alla, la première, visiter certains artistes new-yorkais apparentés au pop), le cinéaste Jonas Mekas, le poète Gerard Malanga racontent Warhol. De leur côté, le critique phare du nouveau réalisme français, Pierre Restany, et l'artiste Arman amènent à faire la différence avec la culture anglo-saxonne, différence résumée d'une phrase par Bertrand Lavier: aux Américains, le pouvoir de l'image et des représentations; aux Européens,