A l’occasion de la mort du dessinateur Ben à 88 ans ce mercredi 5 juin 2024, nous republions son portrait publié la première fois en 2001.
Pendant trois mois, les Niçois ont croisé sa bobine sur des affiches partout en ville, avec ce message : «Je cherche la vérité.» La réponse à cette quête impossible gisait fort honnêtement dès le premier tableau de son expo (1) : «Je n’ai rien trouvé.» Ben est donc un gars bien droit. «Ma recherche de la vérité n’est qu’une comédie. La vérité est que je m’en fous de la vérité, je veux être aimé, et je sens que c’est mal parti.» Voilà Ben : il aime qu’on l’aime, il aime avoir raison, il voudrait être un révolutionnaire, «un cactus dans le cul de l’art», mais aussi toucher la gloire et la belle voiture qui va avec. Ben est donc humain, si humain qu’il aime aussi qu’on achète ses t-shirts «Je cherche la vérité» (135F), ses chaussettes «C’est le pied» (75F) et ses bobs «Imagination débordante» (169F). Mais il serait injuste de le réduire à ça. A son expo, il a écrit ce commentaire : «L’argent, c’est compliqué, je déteste l’argent que j’aime et j’aime l’argent que je déteste, ceci dit cette exposition m’a coûté plus de 36 000 francs, qui c’est qui va me rembourser ?»
Ben a 66 ans, c'est un type secoué par un int