Rififi au Trocadéro. Le musée de l'Homme est fermé depuis plus de dix jours. Pour cause de grève. Afin de ne pas être fermé «pour toujours», selon l'opinion défendue par une bonne partie de son personnel, mobilisé pour «bloquer la sortie, prévue à partir du 17 décembre, des 250 000 pièces de la collection d'ethnologie». Une sortie sans retour. Les pièces seront prises en main par l'établissement public du musée du Quai Branly, plus connu sous le nom de musée des Arts premiers, voulu par Jacques Chirac, et dont l'ouverture est prévue pour 2004.
L'affaire semble simple. Le gouvernement a décidé de transférer les objets ethnologiques du musée de l'Homme au Quai Branly, exécution. C'est du moins ainsi qu'elle est présentée par Jean-Claude Moreno. L'ancien bras droit d'Emile Biasini à la mission des Grands Travaux de Mitterrand s'est retrouvé «administrateur provisoire» du Muséum national d'histoire naturelle (dont fait partie le musée de l'Homme) un matin de septembre 1999. Il a été nommé par le ministre de l'Education Claude Allègre qui, ce faisant, suspendait le fonctionnement normal du Muséum. Mission : gérer les affaires courantes et préparer de nouveaux statuts, qui donnent (presque) tous les pouvoirs à un directeur général, retirant aux professeurs du Muséum la maîtrise des collections scientifiques et des musées publics.
Prestige. Les nouveaux statuts viennent, avec beaucoup de retard, d'être publiés. Le gouvernement doit, d'ici la mi-janvier, nommer un président et un dire