En 1930, Théo Van Doesburg définissait ainsi l'art concret, ce mouvement artistique dont il était l'un des fondateurs (avec entre autres Carslund, Tudundjan, Wantz...): «Peinture concrète et non abstraite parce que rien n'est plus réel qu'une ligne, qu'une couleur, qu'une surface....» Sans réellement faire partie de ce mouvement, Gottfried Honegger (né en 1917 à Zurich) en a toujours été très proche. Au point d'être à l'origine, avec sa compagne Sybil Albers, de l'Espace de l'art concret, sis à Mouans-Sartoux et inauguré en 1990. Après avoir mis en dépôt pendant dix ans sa propre collection, le couple en a fait, l'an dernier, une donation à l'Etat français (en tout quelque 400 oeuvres dont une quarantaine d'Honegger) qui, en contrepartie, a déjà commencé les travaux d'un bâtiment (dans le parc du château de Mouans) destiné à accueillir cet ensemble, avec ouverture prévue pour la fin 2003. En attendant, l'artiste présente à Saumur une trentaine d'oeuvres, pour la plupart récentes. Ces «objets» (tels qu'il les qualifie) montrent à la fois son attachement à la géométrie, à la ligne et aux angles droits et son évolution actuelle avec des compositions rigoureuses en relief et en aluminium qui composent avec des couleurs vives pour mieux jouer avec la lumière et les changements de forme.
Comment vous positionnez-vous par rapport à l'art concret ?
L'art concret est né dans les années 30 à Paris et a immédiatement influencé des artistes zurichois. Or, Zurich est une ville protestante, rationnelle et peu sentimentale, où le mot clef est celui