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Pour mémoire

Twombly, trait fin

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Quelque 80 oeuvres graphiques de l'Américain à Beaubourg.
Des visiteurs devant un tableau de l'artiste Cy Twombly, "Lepanto", le 15 décembre 2009 à Munich (© AFP John Macdougall)
publié le 23 janvier 2004 à 22h15
(mis à jour le 23 janvier 2004 à 22h15)

L'artiste américain Twombly porte un prénom peu commun. Ça s'écrit Cy et se prononce «Saille» et pas «Tsaï», encore moins «Si». Il en va de même pour sa pratique. Elle se regarde tantôt comme de la peinture, tantôt comme du dessin, mais pas, en dépit des mots tracés, comme de l'écriture.

En février 1988, il était déjà exposé à Beaubourg. Il y revient aujourd'hui avec environ 80 oeuvres graphiques exécutées sur une période couvrant un demi-siècle (des années 50 à nos jours). Rien n'a changé même si ces travaux sur papier, déjà montrés à Saint-Pétersbourg et à Munich, sont pour la plupart inédits puisque issus de collections privées. Si un dessin doit se définir, selon le dictionnaire Robert, comme «la représentation ou la suggestion d'un objet du monde visible ou imaginaire sur une surface à l'aide de moyens graphiques», alors les pastels à l'huile, acryliques, collages et aquarelles de Twombly sont des dessins au plein sens du terme. Ils conservent aussi le souvenir de l'écrit que suggère l'étymologie de graphie.

Tons comme sons. Mais ce sont aussi des traits comme ceux dont il est question en musique quand on parle d'un passage brillant composé d'une succession de notes hâtives ; ainsi Proust rapportant que la belle-fille de Mme de Cambremer reconnaissait que celle-ci perlait les traits. Les deux grands Pétales de feu peints en 1989 se présentent de la sorte comme de lourdes et rouges gouttes de couleur tombant sur les toiles telles autant d'appoggiatures. Le