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Christo sillonne Central Park

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L'artiste bulgare et son épouse auront mis 25 ans à réaliser ce projet de 37 kilomètres.
publié le 14 février 2005 à 0h32

C'est une lente procession. Des grappes de New-Yorkais qui avancent doucement dans tous les coins de Central Park, les yeux rougis par le froid matinal. Un pas en avant, deux, puis on s'arrête. Devant, des hommes et des femmes en gilets signés «Christo and Jeanne-Claude» s'affairent à un étrange cérémonial. Un long crochet entre les mains, ils libèrent les bannières d'étoffe couleur safran accrochées aux portiques qui se succèdent à l'infini le long des sentiers. Créant comme une longue rivière aux reflets dorés qui serpente entre les arbres. Montent alors des clameurs émerveillées et des applaudissements. «C'est superbe, confie Eliott Spitzer, l'attorney général (procureur) de New York, plus connu pour ses ambitions politiques que pour ses goûts artistiques, c'est à travers ce genre d'occasions que la ville témoigne de sa grandeur.»

7 500 panneaux. Samedi matin, à 8 h 30 précises, Christo et Jeanne-Claude ont révélé aux yeux de tous leur dernier projet, après un suspense savamment entretenu. Baptisée The Gates (les Portes), l'oeuvre consiste en 7 500 panneaux de tissu accrochés sur des cadres de PVC qui courent dans tout le parc, sur près de 37 kilomètres au total. Et qui vont rester là deux semaines, pas un jour de plus. The Gates est sans aucun doute le plus important projet de public art jamais entrepris à New York. Il est aussi celui dont on parle le plus. Depuis des semaines, la presse américaine lui a consacré des dizaines d'articles. Jeanne-Claude, la