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Libération

A Bâle, la boulette de la France enfin exposée

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Une oeuvre commandée en 1998 pour Chaillot, qui n'a jamais été payée à l'Américain James Rosenquist.
publié le 19 juin 2006 à 21h29

La foire de Bâle, qui s'est terminée hier, a été l'occasion de présenter pour la première fois une oeuvre monumentale de James Rosenquist dédiée aux droits de l'homme, dont l'histoire ne fait guère honneur à la France.

Cette composition aux dimensions monumentales (quarante mètres de long sur plus de sept de haut) était destinée au plafond du palais de Chaillot. Elle avait été commandée par le gouvernement à l'été 1998, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'adoption par l'ONU de la déclaration universelle des droits de l'homme. Mais la restauration de Chaillot n'a jamais été menée à bien, les divers musées qu'il devait abriter ont été abandonnés (ce qui lui vaut le triste privilège d'être surnommé «la dent creuse» de la capitale), la commande a été oubliée et l'artiste jamais payé.

Express. Pressé par le gouvernement, qui souhaitait accrocher la toile pour le jour anniversaire de l'événement, le 14 décembre, Rosenquist réalisa l'oeuvre en deux mois et demi sur le sol de son atelier de Californie, en huit bandes de toile séparées. A Bâle, c'était la première fois que l'artiste, âgé de 73 ans, pouvait voir son ensemble accroché. Le résultat, au chromatisme vif, est impressionnant, présentant une bande narrative très construite. La composition est censée être vue de tous les côtés.

D'un côté, des lunettes prises dans les barbelés figurent les intellectuels emprisonnés et torturés. Mais elles pourraient aussi nous faire penser aux monceaux de lunettes ent