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Libération

Les arts premiers s'ancrent à Paris.

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Inauguration du musée des Arts et Civilisations, quai Branly, après trois ans de travaux et de polémiques.
publié le 20 juin 2006 à 21h30

Il y a quelques jours encore, l'inachèvement du musée du Quai-Branly était spectaculaire et parfois problématique pour la sécurité des oeuvres. Certains conservateurs étrangers auraient été surpris de découvrir tel ouvrier poncer des équipements devant une grande peinture du Bas-Sépik (Papouasie-Nouvelle-Guinée) sur écorce couverte de poussière de plâtre, laquelle avait commencé de s'infiltrer dans les vitrines déjà installées. Finalement, le dernier aspirateur passé, Jacques Chirac peut inaugurer aujourd'hui ce musée consacré aux arts primitifs, le grand projet culturel de sa présidence. Et, dès vendredi, pour trois jours, le musée sera ouvert gratuitement au public. Il y accédera par un corridor sinueux au centre d'une plate-forme surplombée d'une grande sculpture djennenké (Mali), à la croisée des civilisations : quatre espaces séparés en zones géographiques (Afrique, Océanie, Asie et Amériques), dans lesquels il déambulera en tous sens. Les oeuvres monumentales se détachent sur des estrades, comme cette série de tambours à fente de l'île Ambrym en Océanie côtoyant des sculptures en fougères. Les autres sont regroupées par des croisements de thèmes, de matériaux et de régions, plutôt que par styles et ethnies. Les cubes multicolores qui hérissent la façade se présentent, à l'intérieur, comme des alcôves contenant de petits ensembles thématiques, comme les reliquaires d'Afrique centrale.

Cubes et flux. Premier défi : une circulation complexe et pouvant poser des problèmes d