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La rue, boulevard de la création

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Le street art détourne tous les espaces possibles : pubs, camions, monuments.
publié le 11 août 2006 à 22h55
(mis à jour le 11 août 2006 à 22h55)

En 1995, la ville de Paris sort le grand jeu contre le graffiti, et fait appel à la société Korrigan pour effacer systématiquement tous les tags, flops, pièces et mêmes les pochoirs. La campagne est efficace mais radicalise aussi les tagueurs. Certains vont jusqu'à utiliser de l'acide pour graver leur signature sur les vitres des métros ou des cabines téléphoniques, d'autres comme RCF1 ou Moze se replient sur les surfaces vierges des camions des marchés, puis toute une nouvelle scène apparaît ou plutôt resurgit, appelée aujourd'hui le street art. Ces anciens graffiti artists, pour la majorité, trouvent d'autres moyens d'expression et des pochoiristes comme Miss-Tic reprennent du service.

Rançon. Le street art utilise la même démarche que le graffiti : placer ses oeuvres dans le plus d'endroits possible dans la ville, et les plus inattendus. Mais la grosse différence est qu'ils n'utilisent pas de peinture aérosol : «C'est grâce à la mairie de Paris si le street art s'est autant développé, commente Olivier Jacquet. Puisqu'on effaçait tout ce qui était graffiti, les mecs se sont repliés sur le détournement d'affiche, ça a été les Shadoks d'André, les Space Invaders, les ombres de Zevs.» Ce dernier commence par dessiner à la peinture blanche le contour des ombres du mobilier urbain (boîtes aux lettres, poubelles, horodateurs...), histoire de se rappeler ses «nuits de maraudage». Puisqu'on considère le graffiti comme seule pollu