Lyon envoyés spéciaux
Combien de biennales d'art contemporain dans le monde ? Cent, deux cents ? On ne sait plus, tant le compteur de ce genre de manifestations s'affole, l'exhibition d'art contemporain semblant désormais synonyme de dynamisme culturel pour une ville, une région, voire un pays. Vu d'avion, on ne peut que se réjouir de ce foisonnement destiné à exposer les artistes du moment. Dans le détail, l'enthousiasme naïf doit en rebattre, tant cette éclosion s'apparente souvent à des opérations de promotions nationales, voire nationalistes, plus destinées à faire fructifier le commerce de l'art que sa fréquentation. La Chine est à cet égard exemplaire, qui multiplie les manifestations d'art contemporain où les galeries internationales viennent faire leurs courses.
Cercle. La biennale de Lyon n'a pas attendu cette inflation pour sauter dans le manège. Elle en est à sa neuvième édition. Mais elle se devait d'en tenir compte et, à tout le moins, de réfléchir à cette confusion/collusion montante. Le résultat est loin d'être convaincant.
Sous la direction artistique du fondateur Thierry Raspail, le projet confié à Stéphanie Moisdon et Hans Ulrich Obrist s'est articulé autour d'une question : «Comment définir la décennie actuelle ?» Ce qui relève du gag plaisant et provocateur puisqu'aux dernières nouvelles, nous sommes toujours en 2007 et que la décennie est à ce titre innommable.
Le mode d'emploi de la biennale est édicté comme «u