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Portrait

Jean Nouvel Archi tête dure

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Lauréat du très prestigieux Prix Pritzker, l'architecte français repousse depuis trente ans avec obstination les limites de la construction, tout en restant humaniste.
publié le 1er avril 2008 à 2h56

En trente ans d'existence, il est arrivé que le Prix Pritzker explore des voies inattendues pour décerner son prestigieux prix, son «Nobel d'architecture», comme on a coutume de dire. Hop, sans crier gare, un Australien discret sortait du chapeau. Mais dans le petit champ des Français «pritzkerisables», aucune surprise : Christian de Portzamparc l'a eu le premier en 1994, Jean Nouvel le décroche en second quatorze ans plus tard. Ç'aurait pu être l'inverse, tant les deux partagent le même statut de plus-grand-architecte-de-France. Ce dimanche donc, à 62 ans, Jean Nouvel a enfin obtenu la seule médaille importante qui lui manquait.

Les autres, il les a eues. L'Equerre d'argent ou le Grand prix national d'architecture français, le Praemium imperiale japonais, pour ne citer que celles-là. Le Pritzker américain devait tôt ou tard venir compléter ce palmarès tant les choix de ce prix se portent habituellement sur des profils de ce type : connus, aboutis, internationaux. Richard Rogers, l'un des deux auteurs du centre Pompidou par exemple, était couronné l'an dernier mais ce fut aussi le cas auparavant de Piano, Koolhaas, Foster ou Pei, bref, d'une série de stars de l'architecture. Nouvel, qui répond au profil, ne dépare pas dans cette galerie. Il l'a dit lui-même hier au Figaro : intégrer le «club» du Pritzker est «une façon d'entrer dans une association d'amis».

Audace appliquée. Le jury a justifié son choix en saluant «le goût de l'expérimentation cr