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Libération
Interview

«Il faut sortir le graffiti du ghetto»

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Musées et bombes font-ils bon ménage ? La réponse de trois artistes.
publié le 27 mars 2009 à 6h52

Le tag a-t-il sa place au musée ? Eternel débat. Libération a demandé à trois artistes de la culture graffiti ce qu'ils en pensaient : le Franco-Américain Jonone, le punk RCF1, et Onet - ce dernier ayant refusé de participer à l'exposition «T.A.G au Grand Palais».

Jonone

«Ça fait trente ans qu’on nous pose cette question. Après toutes ces années, on ne devrait plus en être encore à ce stade-là. En France, les gens ne veulent pas changer, il y a une veille façon de penser et toujours pas d’endroits où des artistes comme nous puissent exposer, ni d’experts de notre peinture. Le ministère de la Culture donne toutes les subventions à des artistes comme Sophie Calle.

«Je ne suis pas à plaindre, ça marche bien pour moi ; j’ai mon public, mes collectionneurs. L’autre chose qu’on me demande souvent, c’est : n’est-ce pas mieux dans la rue ? Mais ce n’est pas parce qu’on fait des graffs dans la rue qu’on est un artiste. J’ai peint des milliers de toiles avant que mon travail entre dans le circuit. Mon challenge, en tant qu’artiste, est de sortir le graffiti du ghetto. Or, à cet égard, il y a encore pas mal d’efforts de compréhension à fournir, autant chez les conservateurs que chez les artistes. Aujourd’hui, c’est un collectionneur privé qui a eu les couilles de miser sur notre peinture et qui la prête à ces flemmards du ministère de la Culture, qui n’ont jamais investi dans notre art.»

RCF1

«Etre au musée, c’est gratifiant mais ça n’est pas la Légion d’honneur. Ça ne nous protège pas des t