C'est dans le documentaire de Tamra Davis, Basquiat, sorti mercredi en salles. Un journaliste pose au peintre une question à propos de son «expressionnisme primitiviste». Basquiat répond, goguenard : «Primitiviste comme primitif, vous voulez dire ? Comme un singe ?» Dans les mêmes eaux, l'icônique Vincent Gallo rappelle dans sa bio (en ligne) qu'il a joué avec Gray, le groupe de noise formé en 1979 par Basquiat et Michael Holman. L'acteur-réalisateur conclut : «On a donné des concerts [dont] un qui est resté dans les mémoires, au Mudd Club. C'était plein à craquer. Après ça, on s'est séparés. La faute à Jean. Peu importe, un mois plus tard, il était devenu un artiste millionnaire. Comme quoi c'est parfois bon d'être noir.»
Baskets. Jean-Michel Basquiat a longtemps été le nègre de service, le sauvage plein de sexe et de violence qu'on accepte dans le monde de l'art au seul titre de la diversité culturelle, qui n'est pas là pour ses qualités mais pour le quota. Même si la valeur d'une œuvre reste un sujet de débat migraineux. A l'occasion de cette première grande rétrospective française (elle a d'abord été présentée à à la Fondation Beyeler de Bâle et s'enrichit ici de dix prêts français), le déchaînement biographique semble vouloir reprendre le pas sur l'évaluation esthétique. Basquiat est en roman (le Dernier Jour de Jean-Michel Basquiat d'Anaïd Demir, aux Editions Anabet), en films (le Basquiat d