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Libération

Le Six, l'art comme à la maison

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Un lieu mutualisé entre amis, mi ouvert mi secret, vient de s'ouvrir dans le Marais, à Paris. Au programme : expos, rencontres autour de l'art et de l'architecture.
Leçon de tango au Six. (Valérie de Calignon)
publié le 19 octobre 2010 à 11h54
(mis à jour le 25 octobre 2010 à 18h06)

Si vous passez au 6, rue Elzevir, vous n'y remarquerez pas une nouvelle vitrine mode, une énième galerie ou un resto bio de plus, qui pullulent dans le Marais parisien, gentrifié. Car se construit, s'invente là un lieu qui aspire à être différent. L'histoire a commencé quand l'architecte Patrick Rubin a remarqué ces locaux vides juste en face de son agence. Avec sa compagne Valérie de Calignon, avec leur fils Léo Yamz, ils ont rêvé, se sont interrogés : «Si on le louait ? Et si on inventait une boutique qui n'en serait pas une, un espace mutualisé, un lieu de rencontres, d'échanges, avec nos amis, les amis de nos amis pouvant être nos amis?» Ce nom d'Elzevir tombe à pic, il est graphique comme le caractère d'imprimerie, et il évoque la brise et le désir.

Avec des «si», ils ont donc fait le Six, en février. «Cette boutique est animée par nos trois regards», explique le plus jeune, Léo Yamz, 20 ans, étudiant aux Beaux-Arts de Paris. Elle adopte différents rythmes pour trois types d'activités. Déjà cinq expositions d'artistes y ont été organisées pendant cinq jours, un petit livret est édité à chaque fois. Ce lieu peut être aussi réservé pour des initiatives privées, secrètes, comme une soirée tango, des repas, des hommages, des lectures. Ou encore utilisé dans un objectif commercial comme un petit show-room, un resto éphémère.

«Nous accueillons des événements hétéroclites», précise Léo, «mais où prime notre choix, où tout est basé sur la