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Libération
Interview

«Montrer que l’esprit vacille»

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Photographie . Révélé en 2008, le Suédois Joakim Eneroth, qui publie un livre et expose actuellement à Paris, décrypte l’aspect méditatif et minimal de son travail.
Swedish Red, 2005-2007. (Joakim Eneroth / courtesy School Gallery, Paris)
publié le 27 octobre 2010 à 0h00

De son pays natal, Joakim Eneroth, 41 ans, a donné en 2008 un premier aperçu avec Alone With Others, et surtout Swedish Red (1). Derrière sa série de façades rouges implantées dans la banlieue de Stockholm, le photographe suédois, éduqué dans un environnement anarchiste, dressait en finesse un portrait contrasté de la réussite sociale. Gros succès critique et institutionnel - notamment à Londres, à la Tate Modern, qui a fait l'acquisition de huit tirages pour sa prestigieuse collection.

Paraît aujourd'hui Short Stories of the Transparent Mind/Nouvelles de l'esprit transparent, doublé d'une exposition à la School Gallery, à Paris. D'une manière plus radicale, comme déterminé à en finir avec les apparences et les illusions, Eneroth s'engage dans un processus plus intime, en quête de «ce silence subtil de l'existence où la conscience devient pure». Entre autoportrait pensif et mise en scène minimaliste, Short Stories... trouble les codes de la photographie, comme un baromètre déglingué.

Pourriez-vous expliquer la genèse de cet ouvrage ?

Je voulais raconter mon histoire personnelle, évoquer ma connexion avec la méditation bouddhiste que j’ai longtemps pratiquée. J’étais alors à Bangkok, en partance pour l’Inde, et j’ai imaginé que mon récit pouvait s’appuyer à la fois sur l’expérience et le savoir. Cela me semblait un bon point de départ. J’avais besoin de commencer avec ma propre situation, non pour la commenter, plutôt pour m’en affranchir, c’était juste un outil au sein d’une aventur