A la manière du Centre Pompidou avec Brancusi ou à Dublin avec Bacon, le musée Rodin à Paris a reconstitué l'atelier d'Henry Moore (1898-1986). Cette exposition, Henry Moore l'atelier, sculptures et dessins, est la première depuis plus de trente ans. Elle évoque l'atmosphère de son atelier à Perry Green, en Angleterre, et permet de mieux faire comprendre le travail du sculpteur.
Avec plus de 150 sculptures de petites tailles, mais aussi de monumentales dans la cour de l'Hôtel Biron, de grandes maquettes, et une cinquantaine de dessins, l'exposition invite le visiteur à pénétrer dans l'imaginaire de l'artiste. Même si l'on ne peut pas parler de filiation entre le sculpteur français et l'anglais, «je crois vraiment que je n'ai pas été réellement influencé par Rodin, mais je sais le rôle capital qu'il a joué dans l'histoire de la sculpture», soulignait Moore à l'Oeil en 1967. Malgré tout, cette rétrospective est l'occasion de renouer les liens établis dès 1956 entre Moore et le musée Rodin, notamment lors des expositions internationales organisées dans les jardins de l'hôtel Biron, puis à l'occasion des deux expositions qui lui ont été consacrées en 1961 et 1971.
Réfugiés du métro
Sculpteur avant tout, Moore n’en était pas moins un excellent dessinateur, c’est par ses dessins que s’ouvre l’exposition. Après la sculpture en taille directe sur le bois ou la pierre, Henry Moore commence à modeler ses plâtres, en 1940, l’année où il commence à dessiner des réfugiés dans les