Avant-hier avait lieu à Bruxelles, chez Pierre Bergé & associés, une vente de photographies africaines. Une première en Europe, et un nouveau pas vers la reconnaissance artistique d’un continent longtemps ignoré. On se souvient avec émotion de la première Biennale de la photographie africaine, lancée à Bamako, au Mali, en 1994, par Françoise Huguier et Bernard Descamps. Un coup de dés décisif, qui propulsa sur la scène internationale des ambassadeurs visuels aujourd’hui célébrés, du Malien Seydou Keïta (1921-2001) au Centrafricain Samuel Fosso.
Fantaisies. Salle des Beaux-Arts à Bruxelles, on a pu découvrir, pendant les quatre jours d'exposition, une rétrospective d'un siècle et demi de photographies, prises de 1850 à 2010 sur tout le continent. Sur les 256 lots proposés, moins d'un quart a trouvé preneur. De surcroît, les prix des tirages n'ont pas atteint des sommets, ce qui tend à prouver, comme le précisait le commissaire-priseur Antoine Godeau, que la reconnaissance de la photo africaine, du moins sur le marché de l'art, en est encore à ses débuts. Il faut motiver les grands collectionneurs, souvent plus prompts à se jeter sur des photographies plus conformes aux canons européens, notamment sur les grands formats, rares sur le continent africain.
Pourtant, la jeune génération s'est distinguée. Ainsi, Samuel Fosso et ses fantaisies narcissiques, 1 100 euros pour son double en Femme africaine. Beau résultat pour Yasmina Bouziane (Maroc-France), ave