Un palmier monumental sculpté dans de vieux pneus usagés du Britannique Douglas White (33 ans), qui se dresse dans le hall de l'espace Electra, donne le ton. Comment réhabiliter les déchets déversés par nos sociétés ? Une trentaine de pièces de seize artistes – jeunes pour la plupart – répondent à la question dans l'exposition REHAB, l'art du re-faire, de la réhabilitation.
Elle rassemble des œuvres réalisées à partir de bric et de broc. Bouteilles de plastique, planches de bois, objets domestiques usagés retrouvent alors une nouvelle vie. «Cette réhabilitation matérielle s'opère notamment en s'affranchissant de «l'obligation» environnementale qui colle désormais à l'identité du déchet et du recyclage», souligne Bénédicte Ramade, commissaire de l'exposition, dans le catalogue. Celle-ci se déploie sur trois niveaux et donne à voir plusieurs courants et sensibilités artistiques.
Seul mot d'ordre ici, tout se recycle, y compris ses propres emballages. Comme le prouve l'installation de Lucie Chaumont (34 ans), depuis quatre ans, l'artiste moule en plâtre chaque emballage plastique de ce qu'elle consomme. Ce sont ainsi des dizaines de moulages blancs qu'elle a disposés tel un tapis dans le sous-sol de l'exposition comme autant de traces indélébiles de son «Empreinte écologique».
L'effort et le raffinement trouvent ici leur place notamment devant la Forêt de la Française, Eva Jospin-Thoretton (35 ans), sculptée à partir de cartons d'emballage. Mai