A peine lancé, le prix de «la personnalité culturelle de l'année», remis ce mardi 7 décembre à Radio France, est déjà vivement contesté. Parmi les huit nominés, que des hommes âgés d'au moins quarante ans – et souvent plus proches des 60-70 ans: Karl Lagarfeld, Michel Houellebecq, Jean Nouvel, Laurent Le Bon – le plus jeune, 41 ans –, Angelin Preljocaj, Pierre Bergé, Raymond Depardon et Jean-Jacques Aillagon. Comble de la boulette, cette cohorte de personnalités a été désignée par 550 professionnels de la culture dans le cadre d'une étude sur «la création artistique, levier d'innovation pour le développement durable?»
Des noms de femmes ont bien été évoqués mais pas suffisamment pour donner lieu à une nomination, explique-t-on, un peu gêné, à l’agence Community, co-organisatrice du prix avec Kantar Media et Radio France. Le premier nom féminin à sortir du chapeau? Une morte, l’artiste Louise Bourgeois. Suivent Juliette Binoche ou Marie N’Diaye.
Le prix Ken de l’année
«Pour féliciter le service public» de son sexisme et célébrer «son viril lauréat 2010» le groupe féministe La Barbe appelle à un large rassemblement mardi à 19 heures devant la Maison de Radio France. «Aucune femme ne s'est distinguée dans le domaine culturel pendant cette année 2010, ironise l'association. Seuls des hommes ont su faire preuve d'initiatives et se révéler être des "personnalités innovantes". Tel est le constat dressé par Radio France.» Pour La Barbe, la distinction tourne au p