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Interview

«Eviter que le regard ne se perde»

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Photographie. Scénographe de l’exposition consacrée à Heinrich Kühn au musée de l’Orangerie, Virginia Fienga détaille les joies et contraintes inhérentes à sa fonction.
Exposition Heinrich Kuhn, Musée de l'Orangerie, Paris (Cyrille Weiner)
publié le 7 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 7 décembre 2010 à 12h04)

Heinrich Kühn (1866-1944) est l’archétype du photographe amateur. Son rêve : l’image parfaite, qu’il cherche désespérément, y compris en famille, en ravissant ses quatre enfants, et même leur gouvernante britannique, Mary Warner. Natures mortes ou prairies tyroliennes aux couleurs vertueuses, cet Autrichien célèbre la gomme bichromatée et la virilité artistique du médium, rejoignant le courant pictorialiste et ses gourous américains, Steiglitz et Steichen. Entre déboires et malheurs, Kühn, tenté sur le tard par le parti nazi, laisse un héritage visuel abondant, dont des autochromes à la beauté flamboyante.

Après l'Albertina de Vienne et avant Houston, les œuvres d'Heinrich Kühn sont accrochées à Paris, à l'Orangerie. Il y a une certaine monotonie à découvrir ses études obsessionnelles, si peu joyeuses, mais le visiteur est aidé par une scénographie ingénieuse. Responsable de ce petit miracle, Virginia Fienga, architecte muséographe de l'établissement public du musée d'Orsay et du musée de l'Orangerie (EPMO), où elle travaille depuis quatre ans «à trouver le point d'équilibre, pour que la mise en scène ne confine pas à une décoration gratuite».

Pour cette exposition consacrée à Heinrich Kühn, à quel moment êtes-vous intervenue ?

Dès que les deux institutions, l’Albertina et l’EPMO, se sont accordées sur le choix des œuvres présentées à Vienne. Françoise Heilbrun, conservateur en chef au musée d’Orsay, a établi le découpage de l’exposition, qu’elle souha