Marie Bovo a le goût du décentrement et de la lumière. La photographe expose à la Maison Européenne de la Photographie jusqu'au 30 janvier des images inspirées par les cultures méditerranéennes, et qui font penser à l'essai récemment publié de Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles. Dans les Cours intérieures, l'artiste, née à Alicante en 1975, photographie les « puits » de lumière que forment les immeubles d'un quartier populaire marseillais. Le linge pend aux balcons, certaines fenêtres sont éclairées. L'objectif est braqué en contre-plongée vers le carré de lumière du ciel.
La série Bab-el-Louk (voir photo) a été réalisée au Caire en Egypte. Les terrasses sont photographiées d'en haut. On rentre alors dans l'intimité de ces habitats qui, selon Marie Bovo « renvoient (...) à la position en surplomb de ces villes utopiques du Moyen-âge et de la Renaissance, toujours à l'horizon, toujours en hauteur, dont l'un des modèles est la Jérusalem Céleste ». A la seule différence que le paysage cairote est aujourd'hui parsemé de néons, de lumières blafardes et d'antennes paraboliques et évoque les premiers travaux de l'artiste sur les lueurs des mégalopoles japonaises. Enfin, à la Maison Européenne de la Photographie, Marie Bovo présente une nouvelle série Grisailles, images de moulures et de porches d'immeubles décatis qu'elle qualifie, avec poésie, de « forme de résistance pasolinienne à l'esp