Menu
Libération

Les cercueils de Blu plombés par le Moca

Article réservé aux abonnés
Street Art . Le musée de Los Angeles a fait effacer une fresque de commande de l’artiste italien.
Le 12 décembre lors de l'escamotage de l'oeuvre de Blu. (Casey Caplowe / GOOD)
publié le 8 janvier 2011 à 0h00

Les artistes urbains sont éphémères, c'est la loi du genre. Mais quand c'est un musée, en l'occurrence le Moca (Museum of Contemporary Arts) de Los Angeles qui fait recouvrir une fresque murale dont il est le commanditaire, ça fait tache. Début décembre, l'un des street artists les plus en vue, le discret Italien Blu, a investi le mur nord du Geffen Contemporary, aile du Moca, avec une peinture monumentale sur trois étages et large comme un stade de foot alignant des rangées de cercueils drapés de billets verts. Quelques heures plus tard, sur ordre du directeur du Moca, elle disparaît sous une peinture blanche. Jeffrey Deitch, premier marchand d'art (il possédait une galerie à New York) à devenir, en juin, directeur d'un musée américain majeur, justifie sa décision par la volonté de ne pas heurter les sentiments de la communauté locale. La fresque antiguerre était adjacente à un hôpital de vétérans et un mémorial de guerre dédié aux soldats nippo-américains, a-t-il expliqué au Los Angeles Times, admettant qu'il n'était pas informé des intentions de l'artiste, les deux hommes n'ayant pu se rencontrer au préalable.

Cette commande à Blu devait servir de bande-annonce spectaculaire à «Art in the Streets», une exposition de graffiti et de street art prévue pour avril. Les réactions ne se sont pas fait attendre. A quelques blocs de là, un street artist anonyme a collé un poster du directeur du Moca en ayatollah armé d’un rouleau de peinture blanche avec en arrière-plan le