Michal Batory est affichiste et d’origine polonaise. Une belle généalogie, la Pologne est un pays passé maître dans l’art de l’affiche contemporaine. Le musée des Arts décoratifs de Paris lui consacre une rétrospective à partir du 20 janvier (1). Ses affiches sont dans tous les esprits, au moins parisiens : depuis de nombreuses années, elles tapissent les murs de la capitale. En 2004, la directrice des Arts déco, Béatrice Salmon, a pensé inviter Michal Batory. C’est chose faite. Il décrit ici son art, ses secrets, sa cuisine d’images et surtout son obsession de la métaphore.
Le musée des Arts décoratifs de Paris expose une rétrospective de votre travail. C’est une première ?
Pour un affichiste vivant, ce n’est pas fréquent. D’autres ont été exposés dans des musées de leur vivant, Gruau, Savignac, Le Quernec. Les Arts décoratifs font tout de même preuve de courage car on parle de moins en moins de l’affiche, on ne l’enseigne quasiment plus. Cette exposition est pour moi une occasion de lui redonner une place.
On connaît vos affiches mais plus rarement votre nom, et pas seulement parce qu’il est polonais.
Je préfère qu’on connaisse mon travail plutôt que ma gueule. Aujourd’hui, on ne sait plus ce qu’est une bonne image. Quand on prend le métro à 8 heures le matin, on n’est pas encore vraiment réveillé et on est attrapé par des mauvaises images. Le soir, on rentre fatigué du boulot, même chose : encore des mauvaises images. Tout cela fait de grands dégâts.
Pouvez-vous définir une mauvaise image ?
Une mauvaise image est celle qui dit «femme» et montre une femme, qui dit «pierre» et montre une pierre, qui privilégie les informations commerciales au lieu de créer des énigmes. Une mauvaise image, c’est une image qui ne