Vous connaissez Simon Dronet sans le savoir. Il tient depuis presque un an une chronique sur Arte. C'est un samedi sur deux, dans Métropolis. Il y analyse à coups de bonshommes animés des films ou des jeux (Resident Evil), des tours de cinéma (le travelling), des choses culturelles diverses (la Tosca) avec une voix hachée et détachée qui rappelle un peu celle du cinéaste Luc Moullet. Ceci pour la partie exotérique de l'œuvre.
Le côté ésotérique, cela fait trois ans qu'on le suit dans ces pages. On n'a jamais rencontré Simon, il vit dans une boîte (l'ordinateur) et crée presque tout dans sa chambre d'ex-étudiant des beaux-arts, à Nantes. On avait découvert ses premiers essais vidéos sur le Net, on a suivi le reste de sa carrière derrière l'écran. A l'époque, on parlait «d'hilarants essais, mettant en boucle des idiots à fausse barbe. Gestes répétitifs, actes inutiles, méchanceté des objets avec les humains et autres foirades». On persiste et resigne, même si l'univers de ce jeune homme de 26 ans a, depuis, bien précisé ses enjeux.
Au fil des années, Dronet construit son personnage. C’est un ami fictif à qui l’on aime rendre visite en ligne. D’autant plus que, pour le dire grosso modo, son œuvre (dessins, objets, vidéos, images numériques) s’emploie à faire comme si virtuel et réel étaient une même chose, consiste à prendre la surface de l’écran pour un espace vivable et le monde réel pour un gros tas de pixels. Mais attention, on es