Des attentats pâtissiers à la robotique contestataire, des armées de clowns à la guérilla jardinière, des séances d'exorcisme à la carte de crédit de la Church of Life After Shopping aux impostures médiatiques des Yes Men, en passant par les corrections d'affiches du Billboard Liberation Front et autres cyber sit-in… un livre-collage dresse un panorama de cette internationale désobéissante, aux croisements de l'art et de l'activisme (1). Une nébuleuse que les auteures, Stéphanie Lemoine et Samira Ouardi, regroupent sous l'étiquette un peu pompeuse d'«artivisme», d'emblée récusée par les principaux concernés, défiants envers toute tentative d'institutionnalisation. «Nous sommes conscientes de la contradiction qu'il y a à faire entrer sous un énième "isme" une galaxie de pratiques très hétérogènes, reconnaissent volontiers les auteurs. Il n'y a pas de mouvement cohérent, pas d'unité formelle ni générationnelle, mais ces gens-là cherchent tous à articuler art et action politique. C'est ce qui caractérise cette maison qui n'a pas de murs», expliquent-elles, tentant d'esquisser une cartographie forcément lacunaire de ces formes créatives de lutte.
«Résistances». Certaines plus artistiques, d'autres plus militantes, elles émergent au milieu des années 90, dans le sillon de la chute du mur de Berlin et de la mondialisation, puis du 11-Septembre qui instaure l'ère de la surveillance, ou encore de l'apocalypse écologique annoncée. «Ce sont des hi