James Franco serait-il en passe de devenir l'acteur total des années 2010? C'est-à-dire l'homme qui incarnerait, à l'écran et dans la vie, la complexité de l'époque? Fantasme esthétique, et sexuel, qui joue le jeu de l'entertainment (il présentera la cérémonie des Oscars le 27 février), le comédien (à l'affiche de 127 heures) conçoit sa carrière en mélangeant le mainstream et le conceptuel.
Du 26 février au 9 avril à la galerie Gagosian à Los Angeles, l'acteur présente une exposition, Unfinished, en collaboration avec le réalisateur Gus Van Sant. Pendant le tournage de Harvey Milk, où le comédien de Spider Man interprétait le rôle de Scott Smith, le cinéaste lui avait montré les rushes et les scènes coupées de My Own Private Idaho, film culte des années quatre-vingt-dix sur des jeunes prostitués de Portland avec, à l'affiche, River Phoenix et Keanu Reeves.
Avec l'aval du réalisateur, James Franco a monté deux films avec ces images non utilisées. Le premier, Endless Idaho, est un (très) long documentaire de 12 heures qui décrit la production du film, la recherche de lieux et les répétitions des acteurs. Le deuxième, My Own Private River, est un hommage à l'acteur River Phoenix, angelot junkie des années 90 décédé d'une overdose en 1993 et dernier sursaut d'une mythologie hollywoodienne.
En correspondance avec ces vidéos, Gus Van Sant a réalisé huit portraits en aquarelle de jeunes hommes q