A la veille de l'ouverture de la Gaîté lyrique, le 2 mars, une certitude fait chaud au cœur de l'équipe dirigeante : les lieux seront bondés. Le site de réservation mis en place par la nouvelle institution parisienne de la rue Papin, à deux pas du carrefour Réaumur-Sébastopol, a été pris d'assaut dès sa mise à disposition. Les concerts, installations de plasticiens, projections, conférences, expos interactives, le centre de ressources, le (petit) local jeux vidéo et, vraisemblablement, les deux bistrots et la boutique vont donc afficher complets pendant des semaines. Reste à savoir comment le bâtiment à l'histoire mouvementée va enfin renaître en accueillant ce joyeux bordel dans la blancheur clinique des presque 10 000 m2 recomposés par l'architecte Manuelle Gautrand. La question reste encore en suspens, évidemment, mais l'importance d'un double enjeu, autant artistique que politique, pèse déjà lourd à quelques heures de l'inauguration.
Connexions. De l'enjeu artistique, on peut dire que Paris s'est doté d'un bijou technologique destiné à s'imposer comme une place forte mondiale du numérique. Il était temps puisque, depuis une dizaine d'années au bas mot, Paris restait à la traîne des grands festivals qui ont vu le jour un peu partout en Europe (Transmediale à Berlin, Ars Electronica à Linz, Eindhoven, Londres…). Afin d'assouvir cette ambition, la Gaîté devra concevoir une programmation à la hauteur de ses principaux concurrents, accueillant artis