On les croise le plus souvent dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, entre Seattle et Los Angeles. Mais aussi dans le sud du pays et en Floride. Des groupes de jeunes qui marchent le long des rails, avec guitares et bébés en bandoulières.
Des décennies plus tard, l'Amérique redécouvre ses « hobos » (1), ces vagabonds itinérants qui ont pris l'habitude de sillonner le territoire en sautant clandestinement de trains en trains. La grande dépression de 1929 les avait jetés sur les routes, à la recherche de petits boulots. Mais les « hobos » remontent à la fin de la guerre civile, quand les anciens soldats des deux armées suivaient les constructions de lignes de chemin de fer pour gagner leur pécule quotidien.
Aujourd'hui, la nouvelle génération est souvent éprise d'un style de vie qui ne doit rien à personne, tant loué par Jack Kerouac au milieu des années 60. Les nouveaux « hobos » ont leur musique (plutôt folk-punk), leurs conventions, leurs festivals aussi. « On a longtemps entendu l'ancienne génération raconter ses histoires », assure Fred Sheperd, qui organise un festival Hobo dans le South Side de Chicago depuis une vingtaine d'années, « mais les jeunes sont de plus en plus nombreux. Ils sont épris de romantisme, ils aiment vivre sans attache, avec pour seul horizon la route ouverte ».
Le phénomène reste marginal mais la récente crise économique a aussi encouragé une frange de jeunes Américains à a