Néons cryptiques et mélodies synthétiques accueillent le public à Plateforme, nouvel espace d'art contemporain, rue des Haies à Paris (20e). Noyés dans les fumigènes lors du vernissage, filles et garçons s'enlacent sur un slow vaporeux interprété par les Lumineuses Fièvres, concert performance qui revisite le quart d'heure américain, parfaite mise en bouche pour l'exposition Bonus Track, visible jusqu'au 18 mars.
Evoluant d'ordinaire dans les arts numériques, Julie Morel s'aventure sur le terrain musical. Les oeuvres présentées interrogent toutes la partition et célèbrent «le plaisir ou la frustration liée à son déchiffrage».
Lors d'une résidence aux archives départementales de la Dordogne, l'artiste tombe fortuitement sur des partitions de la fin du XIXe et début du XXe siècle. «Un fonds rarement consulté qui comportait plusieurs milliers de partitions spécialisées dans la musique de bal.» Une époque où chaque village avait son harmonie, qui interprétait polkas, valses et scottish pour faire tournoyer les amoureux au son du cornet, du piano ou du violon. «Pour écouter alors de la musique, le seul moyen était de la jouer.» Julie Morel demande à des musiciens professionnels de rejouer ces partitions, mais ceux ci se retrouvent souvent dans l'incapacité de les déchiffrer: notations incomplètes,