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Libération
Critique

McCall fait tourner les cônes

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Arts. Une installation du plasticien anglais au Collège des Bernardins, à Paris.
publié le 12 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 12 avril 2011 à 12h37)

Bien qu'il ait exposé ces dernières années au Moma de New York, à la Tate Modern et à la Serpentine de Londres, ou au musée de Rochechouart (Haute-Vienne), on voit peu à Paris l'artiste Anthony McCall (né en 1946 en Grande-Bretagne, installé depuis 1973 à New York). Raison de plus pour profiter des derniers jours de l'exposition d'une de ses œuvres au Collège des Bernardins, intitulée Between You and I et issue de la série Solid Light Films. Elle est présentée dans le cadre de «Questions d'artistes», une nouvelle programmation de création contemporaine, dans la nef et l'ancienne sacristie, initiée par Jean de Loisy, avec ici Alain Berland comme commissaire.

Minimale et radicale, l’installation se compose de deux cônes de lumière produits par des projecteurs vidéo accrochés au plafond qui dessinent sur le sol des formes géométriques. Sur ces deux films distincts, McCall a inscrit électroniquement trois figures - une diagonale, une ellipse et une courbe - qui se conjuguent et se complètent simultanément. Ainsi, lorsqu’un cercle se ferme dans l’une des images, la seconde ne montre plus qu’une droite, et vice versa. Pendant les seize minutes, en boucle, les figures se font et se défont, basculent d’une image à l’autre, lentement en allers et retours, de façon presque imperceptible.

Au-delà de son efficacité plastique, l’œuvre est significative parce qu’elle condense divers postulats du travail de McCall. D’abord, considérer le cinéma du point de vue du faisceau e