Un gaillard à la grande barbe noire est en train de devenir l'artiste chinois le plus connu au monde. La vague de solidarité lancée sur tous les continents pour réclamer la libération d'Ai Weiwei a pris une ampleur considérable, un mois jour pour jour après son arrestation à l'aéroport de Pékin, alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Hongkong. Accusant le régime chinois d'être «inhumain», le plasticien s'était entendu reprocher par Pékin de «mettre en danger la sécurité nationale».
Agé de 53 ans, il est depuis détenu au secret. Plusieurs de ses amis ont disparu, sa femme vivrait entourée de policiers, et ses ordinateurs ont été saisis à leur résidence de Caochangdi, dans la banlieue de la capitale.
Cette action est désormais prise comme le symbole d'un régime dictatorial qui, depuis la préparation des Jeux olympiques, a constamment aggravé la situation des milieux artistiques, au point que le quotidien britannique The Guardian parle de «la pire campagne de répression conduite depuis une décennie».
Au nom du gouvernement américain, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dénoncé un acte «contraire à la loi». L'influente association des directeurs des grands musées américains, qui a tenu sa dernière réunion annuelle à Shanghai, a appelé le régime «au respect des libertés fondamentales», en s'alarmant du «sort réservé à Ai Weiwei, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté artistique», et en soulignant que «les collab