Au Grand Palais, il y a de la toile ! Pour un artiste qui n'a «rien à dire» (1), Anish Kapoor est assez prolixe. Non seulement il n'a pas peur des mots, mais il n'a pas été paralysé par l'énormité de la nef du Grand Palais qu'il a littéralement emplie d'énormes ballons communiquant les uns les autres, adaptés aux coupoles de la verrière.
échos. Anish Kapoor est, pour un mois et demi, l'invité du lieu à l'occasion de la manifestation annuelle «Monumenta». Spatialement, son prédécesseur Christian Boltanski, avait eu l'audace de jouer du vide. Kapoor, lui, a choisi d'emplir, mais à l'intérieur c'est vide… Il s'agit d'un tableau mental, et tout autant d'une expérience : l'entrée se veut choc puisque chaque visiteur (prévoir des files d'attente) passe par un sas dans un four, qui est aussi le ventre du Leviathan, nom donné à cette immense structure échouée. Les mises en garde affichées ne manquent pas : asthmatiques, épileptiques, phobiques en tous genres et autres esprits disposés à la pâmoison sont priés de s'abstenir.
L’intérieur ne paraît pas si grand, comme quoi l’artiste a su jouer du changement d’échelle. Cette caverne est une délicieuse chambre à échos, fascinante, rouge sang (veine). L’extérieur est rouge sombre (artère ou sang séché ?), portant sur le lie de vin. Impossible de tout voir : la toile, fixée sur une armature, monte jusqu’à 37 mètres de haut, s’arrêtant tout juste à 4 mètres de la verrière.
Jean de Loisy, qui a été le partenai