Menu
Libération

Anish Kapoor, dans le ventre du monstre

Article réservé aux abonnés
Le Britannique présente au Grand Palais «Leviathan», œuvre monumentale et expérience choc autour du plein et le vide.
publié le 11 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 11 mai 2011 à 12h21)

Au Grand Palais, il y a de la toile ! Pour un artiste qui n'a «rien à dire» (1), Anish Kapoor est assez prolixe. Non seulement il n'a pas peur des mots, mais il n'a pas été paralysé par l'énormité de la nef du Grand Palais qu'il a littéralement emplie d'énormes ballons communiquant les uns les autres, adaptés aux coupoles de la verrière.

échos. Anish Kapoor est, pour un mois et demi, l'invité du lieu à l'occasion de la manifestation annuelle «Monumenta». Spatialement, son prédécesseur Christian Boltanski, avait eu l'audace de jouer du vide. Kapoor, lui, a choisi d'emplir, mais à l'intérieur c'est vide… Il s'agit d'un tableau mental, et tout autant d'une expérience : l'entrée se veut choc puisque chaque visiteur (prévoir des files d'attente) passe par un sas dans un four, qui est aussi le ventre du Leviathan, nom donné à cette immense structure échouée. Les mises en garde affichées ne manquent pas : asthmatiques, épileptiques, phobiques en tous genres et autres esprits disposés à la pâmoison sont priés de s'abstenir.

L’intérieur ne paraît pas si grand, comme quoi l’artiste a su jouer du changement d’échelle. Cette caverne est une délicieuse chambre à échos, fascinante, rouge sang (veine). L’extérieur est rouge sombre (artère ou sang séché ?), portant sur le lie de vin. Impossible de tout voir : la toile, fixée sur une armature, monte jusqu’à 37 mètres de haut, s’arrêtant tout juste à 4 mètres de la verrière.

Jean de Loisy, qui a été le partenai