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Libération

Venet hérisse Versailles

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Défenseurs du patrimoine et riverains se dressent contre les arcs déployés dans le parc du château.
par Hortense Gérard
publié le 1er juin 2011 à 0h00

Art contemporain et monuments historiques ne font décidément pas bon ménage. Les arcs d’acier géants de l’artiste plasticien français Bernar Venet suscitent une nouvelle polémique sur cette cohabitation monumentale. Après l’hypermédiatique Jeff Koons en 2008 et Murakami en 2010, le château de Versailles semble avoir pris un abonnement aux scandales. Cette fois, c’est Guy Escudié, président de l’Association des riverains de l’avenue de Paris (Arap), qui fait entendre sa voix en déposant un recours en référé au tribunal de Versailles, dans le but de faire démonter les arcs qui forment une gigantesque parenthèse sur la place d’armes du château.

Pour les riverains, l'œuvre est loin d'être une simple parenthèse. Le président de l'association s'indigne dans le Parisien : «Cette place est un vide urbain soumis à règles strictes. Il est interdit d'y construire quoi que ce soit. Or il a fallu creuser sous la place pour pouvoir installer ces seize barres tordues qui pèsent plus de 100 tonnes.» Certes imposants (le plus haut s'élève jusqu'à 22 mètres), les arcs déployés à l'extérieur du château et semés dans le parc peuvent interloquer. «Ça gâche la vue !» résume à chaud une Versaillaise de 19 ans. L'artiste a cependant travaillé en fonction du lieu et non pas malgré lui : «Je vois dans Versailles des espaces ouverts et immenses, des perspectives à perte de vue […], c'est pourquoi j'aitenu à réaliser de nouvelles sculptures pour cette exposition,