Une balle traverse le pavillon de la Belgique à la Biennale de Venise. Détonation, fracas. La foule court. Elle pourrait être celle d'une manifestation au Caire ou à Sanaa, de l'assassinat de JFK (sauf que les images sont en couleurs) ou alors la panique à New York le 11 septembre. En fait, toutes les images sont récentes. Tirée de centaines d'heures de films, l'œuvre d'Angel Vergara prend la forme de sept projections simultanées en boucle. Elle s'appelle Feuilleton: les sept péchés capitaux. Sûr que l'assassinat en fait partie. L'avarice aussi, celle des financiers de Wall Street qui ont entraîné les pauvres gens à la ruine.
La luxure qui nous amène, défait, l'ex-futur président de la République française. Quand Berlusconi se ramasse un pain sur la gueule, on ne sait de quel côté on se retrouve.Un peu de Schadenfreude, sans doute. Omniprésente, la figure de Pasolini, et sa mort, sur la plage. Le titre fait évidemment référence au roman-feuilleton d'Eugène Sue, Les sept péchés capitaux qu'il a publié en plein milieu du XIXe siècle entre les Mystères de Paris et le Juif errant. On avait reperé Vergara à la dernière Biennale, dans l'exposition In-Finitum si passionnante au palais Fortuny. Sur «cette rumeur du monde», il pratique «la peinture en mouvement».
Les sept péchés capitaux
Par-dessus ces images filmées, il peint le contour des silhouettes qu’il parvient à attraper en bandes colorées sur des plaques de plexiglas; ces fragments collectés, ces r