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Libération
Zoom sur une oeuvre (5/5)

Venise face à l'écran

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L'artiste américain, Christian Marclay, primé d'un lion d'or, a réalisé un montage de bouts de films, minute par minute, qui dure vingt quatre heures.
Christian Marclay, The Clock, 2010. (Francesco Galli Courtesy: la Biennale di Venezia)
publié le 10 juin 2011 à 13h25

La Biennale, depuis qu'elle s'est élargie aux très beaux entrepôts de briques de l'Arsenal, a toujours vécu au rythme d'un match implicite entre cette extension un peu sauvage et les pavillons plus classiques dans les Giardini. Régulièrement, on trouvait à l'Arsenal un regain d'énergie comme lors du débarquement de l'Afrique. Cette année, c'est le contraire. Heureusement, un artiste a sauvé l'Arsenal: le New Yorkais au petit ciseaux Christian Marclay avec son étonnant The Clock (l'horloge), dont on entendra reparler.

Journée de vernissage. Sur le quai, un jeune se balade avec une lunette de WC sur la tête, barrée d'une inscription: «Art is shit» (l'art, c'est de la merde). Bon, voilà, c'est dit. Sur la terrasse du Paradiso, devant un buffet étique, à inverse proportion de son installation ludique, Christian Boltanski se réjouit du caractère imposant des pavillons, «qui sont invendables»: on trouve à la Biennale des manifestations artistiques qui semblent échapper au marché. A contrario, la première partie de l'Arsenal est d'une grande faiblesse. Un dragon du sud-Africain Nicholas Hlobo nous réveille un peu. Sur le côté une graphie taïwanaise…. Un peu plus loin, un faux ascenseur, le film d'une partie de poker…

Des pavillons invendables

Tout au bout de l'Arsenal, le pavillon italien, monté par Vittorio Sgarbi, atteint un sommet d'empilement du vide, du ridicule, de la kermesse d'école, avec un jardin de sculptures à l'arrière qui ne dépare pas dans le n'importe quoi. Tout le m