Ah, bon. Ça ressemble à ça alors. Pire que Perec (nulle première lettre du système d’écriture ici, un point de moins pour le jeu). On savait que les titres, sous-titres, lettrines et têtières du journal de ce week-end seraient spoliés de leurs «a» par des bonshommes de l’espace. En revanche, on découvre ce matin la terrasse de Libé entièrement refaite en Space Invaders (pour une meilleure vision, utiliser la fusée Ariane ou un smartphone, selon la météo) et, plus important, toutes les touillettes du distributeur de boissons de la cafèt’ sont désormais en forme de tête de robot. On comprend mieux pourquoi le chef nous a dit avant-hier : «Ce soir, tu iras te faire enlever par Invader.» Au téléphone, l’attachée de presse était un peu embêtée : «Je n’ai jamais organisé de kidnapping de journaliste, vous n’avez pas trop peur ?» Non, ça va, j’ai un abonnement au club privé The Donjon, je suis habitué.
Si vous êtes morts depuis douze ans, rappelons que les Space Invaders sont des figurines en mosaïque collées un peu partout dans nos villes, imitant la forme des Space Invaders, ensemble de bestioles à détruire dans le jeu vidéo du même nom créé en 1978. Des trucs pleins de pixels, avec de gros yeux et des pattes de crabe. On les trouve tantôt bien en vue, tantôt dans des endroits peu accessibles, tels les panneaux géants des lettres de «Hollywood» à Los Angeles. Sinon, dans les rues de Tokyo ou Grenoble, voire sur les maisons des jolies filles