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Libération
Critique

Dans la famille Caillebotte, l’as de cœur

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Martial, le cadet, perpétue par la photo une lignée d’artistes attachants et visionnaires.
publié le 16 juin 2011 à 0h00

Dans l'attraction d'un XIXe siècle épris de modernisme, deux enfants prodigues partagent leurs passions. L'un, peintre (Gustave) ; l'autre, photographe (Martial). Même si certains rapprochements s'imposent (motifs, lieux, etc.), les frères Caillebotte ne sont ni vampires ni siamois. Ils se complètent heureusement au Musée Jacquemart-André. D'autant que Martial Caillebotte (1853-1910), le cadet, se lance dans la pratique photographique assez tard, en décembre 1891, trois ans avant la mort de son frère aîné. Chacun son empreinte, donc, même s'ils se plairont ensemble à collectionner les timbres et l'art, Gustave, les impressionnistes, Martial, les céramiques. Impossible d'imaginer une famille plus idéale, soutenue par le destin. Certes, les Caillebotte sont des rentiers, mais quels visionnaires généreux. Leur curiosité est infinie : horticulture, nautisme, musique et souci des autres.

Martial Caillebotte s’accommode de l’inspiration de son frère dans le Paris ambitieux du baron Haussmann qui change perspectives et points de vue. La tour Eiffel, l’opéra sous la neige, l’omnibus de la place de l’Etoile, tout est déjà en place, comme dans nos livres d’école. Plus que ces vues d’une capitale en devenir, s’impose la famille ravie par Martial au quotidien. Il a de l’audace, à l’amateur rien ne fait peur, même pas le flash au magnésium ! Voilà sa femme Marie à l’heure du bain ; la coupe des cheveux si longs de leur fils Jean ; la soirée entre lecture, tric-trac et piano.

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