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Libération
Critique

Sur la trace des Pas perdus

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Le collectif marseillais imagine, dans une cité minière du Pas-de-Calais, une exposition parsemée d’installations à la fois ludiques et poétiques.
«Le terril potager», terril de 3 mètres de haut, sur lequel grouillent une cinquantaine de pieds de potirons; les légumes poussent directement sur de grands plats en inox ou dans le four d’une gazinière ou alors dans un réfrigérateur... (Les Pas Perdus/Guy-André Lagesse)
publié le 18 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 28 juin 2011 à 12h12)

Dès que l'on pousse le portail qui clôt l'une des entrées de la cité minière des Electriciens de Bruay-la-Buissière, commune proche de Béthune dans le Pas-de-Calais, on y est. En plein chez les Ch'tis et sous la pluie. Une partie des Ch'tis 2 de Dany Boon a d'ailleurs été tournée dans une ruelle de la plus ancienne cité de la région - elle date de 1856 -, aujourd'hui classée monument historique et retenue dans le cadre de l'inscription du bassin minier au patrimoine mondial de l'Unesco. Ayant échappé de justesse à la démolition, elle a été heureusement rachetée par la Communauté d'agglomération Artois Comm, qui prévoit sa transformation en logements et en hébergement d'artistes.

Corons. Rien que de très classique dans cette nouvelle destinée qui préserve le patrimoine industriel. Ce qui l'est bien moins, c'est l'intervention loufoque (au meilleur sens du terme) des Pas perdus, collectif pluridisciplinaire basé à Marseille. Depuis une quinzaine d'années, ces artistes proposent des voyages inventifs à travers la maison, le quartier, la ville, le meuble. Trois d'entre eux, Jérôme Rigaut, Nicolas Barthélemy et Guy-André Lagesse, ont conçu «la Promenade du jardin des souhaits bricolés», un cheminement ouvert à tous jusqu'en septembre, rythmé par des installations in situ, des sculptures, projections et autres œuvres visuelles et sonores. Ils auraient pu planter dans le décor leurs propres réalisations ; sans doute par esprit de contradiction, ils se sont