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Critique

Le Quai-Branly, 5 ans et tous ses continents

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Le cahier Livres de Libédossier
Retour sur la genèse et le succès du musée porté par Chirac.
publié le 2 juillet 2011 à 0h00

La moindre des ambitions d’un chef d’Etat est de rester dans l’histoire. Qu’un édifice culturel prestigieux porte son nom, et voilà la postérité assurée. Pompidou et Mitterrand ont réussi, le premier avec Beaubourg, le second avec sa grande bibliothèque. Le musée du Quai-Branly doit la vie à Jacques Chirac (mais il n’en porte pas le nom), quant à VGE, tout le monde a oublié qu’il fit de la gare d’Orsay le musée du même nom.

Amateur et expert d'arts «ethniques», Chirac peut se vanter d'avoir porté un musée qui manquait à Paris. Un lieu d'ethnologie «où dialoguent les cultures», selon l'expression de son président, Stéphane Martin, dans l'ouvrage qu'il vient de consacrer à «sa maison», à l'occasion de son cinquième anniversaire. Stéphane Martin est aussi un grand amoureux des arts premiers, en particulier des créations picturales aborigènes réputées les plus anciennes du monde.

Depuis cinq ans donc, il dirige un musée dont l’architecture, confiée à Jean Nouvel, est un modèle de réussite, à la fois sobre et abracadabrant.Martin raconte l’histoire du projet puis de la construction complexe de ce bâtiment recouvert d’un mur végétal exotique qui convient parfaitement à l’esprit du lieu. Un lieu qui a dû s’adapter aux œuvres, dont l’exposition réclame un soin de conservation tout particulier : au musée Branly, la lumière est parcimonieuse, les jeux d’ombre subtils confèrent à ces arts ancestraux leur part de mystère.

Depuis l’année de son ouverture, en 2006, où il av