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Libération
Récit

Des notables de Bordeaux condamnés pour avoir dépouillé une riche octogénaire

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La mairie de Bordeaux le 4 mars 2008. (© AFP Pierre Andrieu)
publié le 5 juillet 2011 à 19h45

L’instruction avait basculé quand, il y a un an, fut révélée l’ampleur des détournements: 247 meubles, tableaux et livres, 193 pièces de joaillerie, 181 de porcelaine. Une commode Oeben, un secrétaire de Riesener, ayant appartenu à Florence Gould, une commode aux pagodes, une paire de seaux en porcelaine XVIIIe du marquis de Laborde, des jardinières des Rothschild, un coffre Louis XIV, une encoignure de Nicolas Petit, un collier 1925 portant 25 carats de diamants, un camée byzantin, une édition originale de 1769, des bijoux Van Cleef, Patek ou Boucheron… Le tout pouvant atteindre une valeur de 4,5 millions d’euros, selon l’expert judiciaire Gilles Perrault. Vendredi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a donc condamné à des peines de prison d’anciens responsables de la culture de la ville pour avoir spolié de sa collection d’art une octogénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Tout ce beau linge, et d’autres, était dans le box: banquier, avocat, énarque et même une voyante, Nicole Dumont, condamnée à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour abus de faiblesse. Même peine pour son amant, François-Xavier Bordeaux, ancien du PS rallié à Juppé dont il espérait un poste de chargé de mission. Directeur des affaires culturelles de la ville au moment des faits, Jean-François Lhérété a écopé, pour complicité, de neuf mois avec sursis. Martine Moulin Boudard, adjointe à la Culture du maire, notamment responsable des rapports conflictuels avec le comité du patrimoine de l’UNESC