«Maintenant, nous sommes une espèce d'éditeurs, tous, nous recyclons, nous faisons des copiés-collés, nous téléchargeons et nous remixons. Nous pouvons tout faire faire aux images. Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'un œil, un cerveau, un appareil photo, un téléphone, un ordinateur, un scanner, un point de vue.» Le manifeste que viennent de cosigner, à Arles, Clément Chéroux (conservateur au centre Pompidou), Joan Fontcuberta (artiste catalan), Erik Kessels (artiste néerlandais), Martin Parr (photographe superstar anglais) et Joachim Schmid (allemand travaillant essentiellement sur des photos trouvées) prône une photo qui nous montrerait une métamorphose en cours. Où, pour être photographe, un ordinateur et une bonne connexion internet suffisent.
Ironie glaçante. La pratique a tout simplement changé, s'est élargie, et quotidiennement, ce sont des dizaines de joyeux faussaires, de «reporters de canapé» et autres observateurs ironiques du virtuel qui ont investi le champ photographique. Une trentaine d'entre eux sont exposés aux Ateliers de mécanique d'Arles, un des plus grands entrepôts alloués aux Rencontres photographiques qui durent encore pendant trois semaines.
L'exposition, dont les cinq cosignataires du manifeste sont aussi les commissaires, s'appelle «From Here On». Traduire par «A partir de maintenant». Parce qu'à partir de maintenant, les choses seront différentes. On ne reviendra plus en arrière, et il va falloir prendre ces iconoclaste