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Quelque chose de Winnipeg

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Arts. A la Maison rouge, à Paris, le cycle d’expos sur la création venue de métropoles excentrées met à l’honneur 70 plasticiens de la froide cité canadienne.
Early Snow with Bob and Doug, 2005: Diana Thorneycroft. (Diana Thorneycroft)
publié le 31 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 31 août 2011 à 11h29)

Replacer la création contemporaine dans son contexte local, alors que le marché de l'art n'a jamais été aussi globalisé : voilà le dernier défi relevé par la Maison rouge. L'établissement parisien propose un cycle d'expositions consacré aux scènes artistiques de métropoles périphériques, «éloignées des projecteurs», sourit Paula Aisemberg, sa directrice. «Aux origines du projet, il y a l'envie de raconter une histoire locale, de faire connaître de jeunes artistes hors de leurs frontières», ajoute-t-elle. Winnipeg, la capitale du Manitoba, est la première ville passée au crible. Hivers interminables, lacs gelés, spiritisme… La cité canadienne est un îlot au cœur des prairies, autrefois peuplées d'Indiens Crees et de métis.

Tous médiums confondus, les travaux de plus de 70 artistes ont traversé l’Atlantique pour l’occasion. De quoi frôler le patchwork indigeste. Mais, mystère de l’imagerie canadienne ou d’esthétiques hybrides, le charme opère. Et Winnipeg séduit.

Mythes. C'est là, aux confluences de la rivière rouge et de la rivière Assiboine, que Neil Young a grandi, que les artistes de General Idea se sont associés, et que le médiologue Marshall McLuhan se déclarait «chez lui». C'est à cette cité, «ville de tous les superlatifs», que le réalisateur Guy Maddin a aussi dédié son long métrage My Winnipeg, déclaration d'amour douce-amère d'un fils prodigue à sa mère patrie.

Winnipeg : 700 000 habitants, distants de huit