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Critique

A Perpignan, les photoreporters ont l’arme à l’œil

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L’actualité de ces derniers mois aidant, la mitraillette, à elle seule, figure dans plus de la moitié des sujets présentés. Sélection aux quatre coins du monde.
Deux enfants-soldats à Mogadiscio, le 24 avril 2010. (Photo Ed Ou Getty Images for The New York times)
publié le 2 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 2 septembre 2011 à 12h25)

Lorsque quelqu'un prend des photos en rafale, on dit familièrement qu'il (ou elle) mitraille. A Perpignan, la métaphore monte d'un cran, s'agissant du festival Visa pour l'image, intranquille carrefour mondial du photojournalisme connecté aux spasmes planétaires, pour la partie expositions, et brassant les nombreuses interrogations liées à l'évolution de la profession, pour le volet corporate (débats, rencontres, conférences) où se croisent environ 3 000 accrédités. Cette année, parcourue par des dizaines de milliers de personnes, les expositions sont au nombre de vingt-six. Et globalement, frénésie de l'actualité des douze ou dix-huit mois écoulés aidant, ça tire un peu dans tous les sens. De l'Egypte à la Libye, mais aussi du Soudan à la Colombie, les guerriers n'ont pas connu le repos et, qu'ils s'appellent soldats, membres d'unités anti-insurrectionnelles, rebelles ou gang members, tous mettent un point d'honneur viril à montrer qu'ils ont la plus grosse - pétoire, fronde, trique, mitrailleuse automatique, division blindée… Numéro 1 dans la course à l'armement, la mitraillette - et sa cousine la kalachnikov - apparaît (premier rôle ou figuration), à elle seule, dans plus de la moitié des reportages élus. Aperçu.

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